Nos balades faciles et agréables n’ont rien à voir avec ces épreuves physiques en Suède et en Allemagne (voir ci-dessous) mais celles-ci montrent de quoi l’homme est capable…..
Une marche à jeun…..
En 1950, onze personnes marchent 500 km en ne buvant rien que de l’eau...
Lennart Edrén
Le fidèle lecteur de ce journal connaît sans doute la signification du mot "jeûner". Mais étant donné que cette édition sera largement diffusée, je vais d'abord définir ce terme. Il existe deux grands types de jeûne: le jeûne religieux ou cultuel et le jeûne qui vise véritablement à soigner la physiologie. Pendant longtemps, ces deux types de jeûnes n'ont fait l'objet d'aucune distinction.
Aujourd'hui, il arrive rarement qu'une personne vivant dans nos sociétés industrialisées jeûne encore pour des motivations religieuses. Cependant, le jeûne est devenu un moyen de traiter certaines maladies.
En Suède, peu à peu, un groupe s'est établi, jeûnant volontairement une ou plusieurs fois par an, afin de prévenir le surpoids et d'autres maladies susceptibles de se déclarer. Je suis convaincu que des personnes issues de ce groupe annoncent le monde de demain: elles vont nous aider à nous débarrasser des maladies inutiles causées par le progrès technique, à vivre en accord avec les animaux et à nous rapprocher de la nature afin de ramener la civilisation dans le droit chemin, et en même temps, elles vont nous apprendre à vivre en paix et à ne pas nous entretuer dans des guerres sanglantes et insensées. Ce sont ces hommes qui discutent des problèmes en dépassant le bavardage habituel, qui cherchent à étudier plus profondément les questions de la vie, afin de trouver la santé absolue et véritable, qui est une condition essentielle à la compréhension du sens de la vie. Certes, une maladie est capable de purifier et de renforcer l'homme. Mais sans la volonté d'atteindre la santé absolue, celui-ci ne peut pas grimper sur des collines plus hautes pour jouir de perspectives éblouissantes et une vue infinie.
Le jeûne signifie-t-il nécessairement faim et souffrance? Non, certainement pas! La faim est un état dans lequel se trouve un être qui cherche désespérément de la nourriture sans pouvoir se la procurer. Pour l'homme, il s'agit d'une expérience terrible...
D'où les marcheurs ont-ils puisé la glycémie?
Je ne peux qu'affirmer que les taux de glycémie observés avant et après le jeûne sont sans exception normaux.
La glycémie
Les taux avant la marche varient entre 0,120-0,068 %.
Moyenne = 0,094 %
Les taux après la marche varient entre 0,089-0076 %.
Moyenne = 0,0825 %
La différence maximale dans le premier cas = 0,052%
La différence maximale dans le deuxième cas = 0,013%
Après le jeûne, les participants se réunissent autour d'une moyenne plus stable. Chez six d'entre eux, on a constaté une baisse du taux de glycémie qui varie entre 33,3 et 2,3 %. Bizarrement, ce fut Gunnar Winlund qui a subi la baisse de 33,3%. Il était de loin l'un des meilleurs marcheurs et en parfaite santé. Il avait également le taux de base le plus haut (0,120%). Quatre des participants avait des taux élevés qui variaient entre 11,8 et 1,3%. (Agge K. (11,8) n'était pas soumis aux mêmes efforts, puisqu'il a arrêté la marche, mais pas le jeûne - au sixième jour. Mon taux a augmenté de 8,1% et mon travail a été un des plus durs! En moyenne, le taux a baissé de 13,3%, de 0,094 à 0,0825%, mais, curieusement, les différences sont moins nettes après le jeûne.)
DN (Les Nouvelles du jour) exclues - Etions-nous irrités...
...Que pensons-nous de l'irritabilité et de la mauvaise humeur? Oui, plusieurs choses nous ont effectivement irrités: avant tout ces commentaires de médecins, publiés surtout dans les DN, qui les ont utilisés tactiquement, mais aussi l'espace très limité dans le bus, qui dérangeait une partie des participants. L'ambiance était excellente dans le groupe de volontaires. Il est clair que les gaz d'échappement nous ont sensiblement dérangé - pendant un régime, on devient plus sensible aux odeurs, à la fumée de cigarettes etc. - le corps reçoit de moins en moins d'antidotes pouvant "capter" et, en apparence, éliminer l'effet nuisible des poisons. La joie de marcher aurait pu être gâchée par le mauvais temps, comme par exemple le neuvième jour, et on comprend également bien que des blessures ennuyeuses comme celles de Hagelin ou de Leander, ou mes nausées les 2-3 premiers jours ne peuvent que compliquer la vie aux personnes concernées.
Le poids des marcheurs :
Nom Poids départ poids 11 août poids 1 sept. différence
à l’arrivé
Bent Amundin 70,0 60,0 64,4 -5,6 *
Lennart Edrén 71,8 63,5 75,0 +3,2
Gunnar Hagelin 59,4 50,3 59,5 +0,1
Agge Knüppel 75,0 65,4 74,0 -0,1
Bengt Larsson 62,0 53,3 59,4 -2,6
Rickard Leander 74,5 62,0 64,5 -10,0
Kage Lindberg 71,8 63,4 71,0 -0,8
Eskil Svensson 69,8 61,9 71,0 +2,7
Arne Wingqvist 68,8 59,8 67,6 -1,2
Gunnar Winlund 68,8 59,9 65,8 -3,0
Gunnar Akerberg 63,2 49,8 68,0 +4,8
* Bengt Amundin ne souhaite pas retrouver son poids "normal".
Les marcheurs à jeun battent en brèche les théories
des médecins assis derrière leur bureau
Dans l'Expressen du 10 août le Professeur Åstrand disait:
"En ne brûlant que de la graisse, le corps produit un bon nombre de résidus acides nuisibles, entre autres de l'acétone qui complique le travail des muscles et détériore la condition physique. L'acétone dégage une odeur spéciale dans l'air expiré et il est ainsi facile de vérifier si quelqu'un a sauté le petit-déjeuner."
En tant que dentiste je connais bien justement cette odeur d'acétone. Si on la distingue nettement chez une personne, on peut soupçonner du diabète. Par contre, je peux assurer qu'il n'y avait pas d'odeur d'acétone chez les participants. Il se peut que cela résulte du fait qu'ils sont tous végétariens et que leur nourriture est avant tout basique. Cependant, il est possible qu'une partie d'entre eux sentent la bile dans la bouche et leur haleine dégager une odeur désagréable. Ceci peut-être compensé en buvant plus.
"Quelques morceaux de sucre aident à améliorer la forme physique dans une telle situation. Le métabolisme fonctionnera à nouveau normalement."
Certains résultats d'études
présentés par l'auteur de l'article
Sang
1. La plupart des valeurs restes inchangées ou varient peu.
2. L 'augmentation lors d'une épreuve est souvent équilibrée par une baisse lors d'une autre.
3. Le seul changement perceptible est une augmentation de reste-N.
4. Deux hommes ayant un taux pathologique de kalium au départ présentaient un taux normal à l'arrivée. Deux personnes ayant des taux normaux au départ sont arrivées avec un taux élevé.
5. Le taux de protéines est resté stable chez tout le monde, sauf chez trois personnes dont le taux, qui était élevé au départ, était normal à l'arrivée.
6. Les réserves d'alcali étaient stable chez tout le monde.
7. L 'acide urique a atteint un taux pathologique chez trois personnes.
8. Le taux d'hémoglobine a baissé chez quatre personnes, dont une sensiblement.
9. La résistance des globules rouges (hypertonie et hypotonie) inchangée - vérifiée chez cinq participants avant la marche et chez tous après. (On n'a constaté aucun épaississement du sang.)
Urine
1. Aucun participant n'avait de protéines, de sucre ou de bile dans l'urine.
2. Le poids spéc. Normal.
3. Quatre hommes avaient des cellules cylindriques (hyalina) dans l'urine après la marche (signe d'une anomalie des reins).
Métabolisme
1. Tout le monde avait des taux assez bas déjà au départ.
2. Les taux à l'arrivée ont baissé de 10 % en moyenne chez tout le monde.
Que veut dire "normalement"? Il s'agit d'une certaine moyenne, mais cela ne dit rien sur ce qui serait bien. Nous ne devons pas oublier que ce groupe de jeûneurs a un mode de vie et une alimentation qui diffèrent sensiblement de la plupart des gens! Åstrand continue:
"Chez une personne qui n'a mangé que de la graisse pendant plusieurs jours et qui a vidé ses stocks de sucre (environ 400g chez une personne de taille moyenne) par un travail de 80 minutes ce qui a causé un malaise, le taux de sucre s'est divisé par deux. Il a reçu un peu de sucre et après quelques minutes, il a regagné ses forces. Le taux de sucre dans le sang a augmenté et il a pu poursuivre son effort pendant une heure."
Lors d'un régime, ce sont tout d'abord les stocks de sucre (400g) qui sont consumés. Le corps entreprend ensuite une rationalisation où p.ex. le cerveau (en tant qu'organe vital et important) prend en premier ce qu'il lui faut. Puis, l'organisme commence à brûler de la graisse. 15% du poids d'un corps = de la graisse. Une personne qui pèse 70kg a donc 10kg de graisse. Pendant un régime, l'organisme consomme environ 500g de graisse par jour ou en tout 40.000-50.000 calories en 10 jours. Après avoir vidé les stocks de sucre, notre seule source est notre graisse: nous ne mangeons donc que de la graisse, comme dans le cas décrit par M. Åstrand. Celui-ci dit pourtant que notre expérience est totalement "aphysiologique". En même temps il fait référence à un cas où les gens ne mangeraient que de la graisse. Veut-il donc dire que cette expérience est également "aphysiologique"? Non, certainement pas, il s'agit bien d'une expérience faite dans un laboratoire!
Mais pourquoi aucun d'entre nous n'a-t-il réagi de cette manière? Aucun n'a eu de malaise. Pour ma part, je pense qu'il est tout à fait incongru de nourrir une personne uniquement de graisse - c'est une alimentation non naturelle et nuisible. Nous n'avons peut-être pas réagi de cette manière parce que, primo, pendant un régime, on ne consomme pas exclusivement de la graisse, secundo, c'est autre chose de consommer sa propre graisse qu'une autre, tertio, la cas décrit par M. Åstrand ne correspond pas à la réalité. Un seul cas n'a aucune valeur scientifique. Et c'est pourquoi je voulais au moins avoir dix participants pour pouvoir travailler sur un matériel statistiquement intéressant. Un seul cas indique au meilleur des cas une tendance, rien d'autre. Où est la logique dans les propos du Professeur Åstrand?
En ce qui concerne le quasi-malaise de Leander, on a pu l'éviter par quelques lavements! Åstrand pourtant dit:
"Ce n'est que pure supposition que les lavements aient eu un effet stimulant sur le groupe. Un lavement n'a aucun sens dans un tel contexte et n'a pas d'effet purifiant tel que les participants l'ont décrit. On ne comprend guère comment ils ont pu nettoyer le tube digestif, puisque l'eau consommée a déjà été absorbée dans l'estomac et la partie supérieure des intestins et l'eau du lavement ne parvient pas à monter très haut."
Si M. le Professeur me le permet, je vais essayer de donner une explication. Lorsqu'on boit, l'eau reste pendant un certain temps dans l'estomac. Grâce à l'osmose, une partie de l'eau traverse les parois de l'estomac puis le pylorus pour atteindre l'intestin grêle et continue en passant à travers les parois de l'intestin. Grâce à l'osmose, l'eau poursuit son chemin dans tous les tissus et dans les circulations sanguines. De cette manière, il se déroule un échange permanent de lymphe dans toutes les cellules et dans tous les tissus interstitiels. L'eau passe donc dans les deux sens à travers les parois des intestins. Le péristaltisme continue et transporte l'eau et les substances qu'elle contient, comme par exemple de la vésicule biliaire vers le gros intestin. La bile peut également prendre d'autres chemins, c'est à dire dans l'estomac, où elle cherche à sortir le plus vite du corps par des vomissements. Des déchets s'accumulent de la même manière dans le gros intestin: par un lavement, on peut accélérer le processus du dégagement de ces substances inutiles. J'ai mené des expériences sur cette circulation de liquides qui m'ont persuadé que les liquides passent même de l'extérieur à l'intérieur du gros intestin, si la tension osmotique est plus grande dans les tissus à l'extérieur des parois de l'intestin. Tout le corps est une grande masse cohérente de cellules avec un échange permanent de liquide cellulaire.
La perte de poids et l'absorption de liquide
Chaque participant a en moyenne perdu 0,9 kg par jour. La perte de poids s'explique d'une part par la combustion de graisse (= 0,45kg), d'autre part par la perte de liquide, qui avait été lié à la graisse ( = 0,45kg) et qui a été libérée lors de la combustion et excrétée sous forme d'urine et de sueur. En mesurant la quantité de liquide bue et d'urine dégagée pendant une journée, on constate les résultats suivants:
Nom consom. en litres urine dégagée urine dégagée en % Sueur et autres en %
en litre par rapport à la consom.
Amundin 2 0,5 25 75
Lennart Edrén 3 1,27 42,3 57,7
Gunnar Hagelin 4 2,1 52,5 47,5
Agge Knüppel 3,5 0,7 20 80
Bengt Larsson 2,3 1,9 83 17
Rickard Leander 4 1,95 48,2 51,8
Kage Lindberg 2,8 0,43 15,4 84,6
Arne Wingqvist ? 0,6 ? ?
Gunnar Winlund 3,2 1,895 59,2 40,8
Gunnar Akerberg 2,8 1,4 50 50
Il en ressort que, sous réserve d'éventuelles fautes, la quantité d'urine et de sueur varie extrêmement d'une personne à l'autre. De 15,4 % à 83% en ce qui concerne l'urine, par exemple.
Nous avons marché sans sel - et aurions dû tomber de fatigue!
Peu à peu, M. Åstrand se met à enfourcher un autre dada: le manque de sel à cause de la sueur. L'eau de source de Vårby ne contiendrait pas de sel. Un sensible manque de sel peut causer des crampes. Le sel dont Åstrand parle est le sel de cuisine commercial (Nacl) qu'il n'y a pas dans la nature, mais que l'homme, ces derniers temps, a commencé à chercher dans des mines profondes. Pendant toutes les années, où les participants ont été végétariens, aucun d'entre eux n'a consommé le sel qu'on ajoute à la nourriture. Nous recevons du sel et des minéraux dans une composition saine et naturelle avec des repas végétariens et du pain noir. Nous n'avons pas vu l'ombre des crampes mentionnées. Au contraire, nos masseurs disent que nos muscles sont extraordinairement souples.
Quelques marcheurs se sont plaints de courbatures, mais ceci s'est amélioré au cours du régime et non empiré. Dans "le livre de bord" de l'Expressen, on voit clairement que les participants ce sont sentis mieux de jour en jour!! Les genoux lourds et les blessures à la jambe d'Hagelin ont disparus.
Dans Aftonposten, le Professeur Bengt Falkow dit: "Un organisme devient de plus en plus faible quand on ne mange pas. Si, par exemple, les marcheurs étaient confrontés à une infection après huit jours de régime, ils seraient beaucoup plus sensibles qu'au départ."
Ah oui! Le neuvième jour était particulièrement fatiguant. De la pluie et du vent, des températures très basses, des sentiers boueux. Si les médecins et les mamans des participants avaient imposé leur volonté, le gars auraient bu une tasse de thé chaud dans la cuisine à la maison… Ce jour-là a été particulièrement éprouvant. Mais aucun des participants n'a eu ne serait-ce que le nez bouché! Les médecins disent en règle générale, que, si les défenses immunitaires s'affaiblissent, le risque d'infection augmente. On peut donc se demander: les défenses immunitaires augmentent-elles lors d'un régime ou s'affaiblissent-elles? Nous qui sommes intéressés pas ces questions et qui ont étudié les effets d'un régime sur nos propres corps pensons au contraire que les défenses naturelles augmentent! Et apparemment nous avons raison! Le corps humain est, à part en ce qui concerne la digestion, sans cesse en train de sécréter des substances inutiles et nuisibles par une multitude d'organes (selles, reins, poumons, peau et foie). Il n'y a pas d'alimentation qui soit tout à fait exempte de produits nuisibles, mais il y a une bonne et une mauvaise alimentation.
Depuis qu'il a perdu son instinct l'homme doit se servir de sa raison. Si nous polluons notre corps avec trop de nourriture et trop de produits nocifs, p.ex. air et eau sales, des épices fortes, de la nourriture sans vitamines et trop cuite, notre corps n'arrive plus à éliminer toutes les substances nuisibles. Elles seront stockées et causeront peu à peu des maladies...
L'examen des participants par Dr Gösta Karlsson le troisième jour a montré un pouls normal. Après 10 minutes de pause, le pouls était bas chez tout le monde. La tension était normale chez tous les participants sauf un dont la tension était un peu élevée. La vérification des battements de cœur n'a indiqué aucun symptôme de maladie. Ainsi était le rapport, mais Dr Karlsson a néanmoins affirmé que l'expérience était aphysiologique et qu'elle n'avait aucune valeur médicale. Selon lui, nous devons nous placer au même niveau que ceux qui ont réalisé la même performance en mangeant normalement et il a affirmé qu'il serait absurde de comparer notre marche avec de véritables exploits sportifs.
Torsten Tegnér, par contre, (Idrottsbladet, le 6 août) écrit: ces 11 personnes méritent le respect sans réserve de tous les sportifs. Il rappelle, qu'il y a quinze ans, l'association sportive Fredrikshof IF et le Svenska Gångförbundet (L'association suédoise des marcheurs) avait organisé une marche de 260 km , de Mjölby à Stockholm. Il y avait également onze participants. Mais deux seulement ont franchi la ligne d'arrivée! (Segerström, âgé de 35 ans, et Sköldberg, 50 ans). Le reste avait abandonné, alors qu'il avait juré de tenir jusqu'au bout: 10 - 2 pour nous !
En Allemagne, plus de 20 personnes ont récemment réalisé une marche de la mer Baltique jusqu’aux Alpes, en buvant de l’eau avec un peu de jus de fruits pendant la journée et du bouillon de légumes le soir sans aucune alimentation solide. Cette marche a également été un succès total.